Histoire militaire du Japon
wikipedia.org/wiki/Histoire_militaire_du_Japon[ltr]L'histoire militaire du Japon est caractérisée par une longue succession de guerres féodales, suivies par une période de stabilité intérieure, et enfin la conquête étrangère. Elle culmine avec la défaite du Japon contre les Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, la constitution du Japon précise que « le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation ».
Mis à part l'occupation américaine qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale, le Japon n'a jamais été envahi avec succès.[/ltr][ltr]
Préhistoire
Des recherches archéologiques ont permis de retrouver des traces de guerre datant de la
période Jōmon entre les différentes tribus occupant alors l'
archipel japonais. Certains théoriciens pensent que durant la
période Yayoi, des cavaliers venant de la
péninsule coréenne ont envahi le sud de
Kyūshū, avant de se répandre jusqu'au nord de
Honshū, introduisant l'
équitation et les outils de
fer dans l'archipel.
Période Jomon
Vers la fin de la période Jomon, les villages et les villes commencent à être entourées de
douves et de palissades. Les batailles sont alors menées avec des armes telles que l'épee, la fronde, la lance, l'arc et les flèches. [/ltr]
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Période Yayoi
Les objets de
bronze et les techniques de travail du bronze venant d'
Asie continentale atteignent ce qui est aujourd'hui le Japon au
iiie siècle av. J.-C.. On suppose que les cavaliers venant de la péninsule coréenne amènent aussi avec eux les premiers chevaux et armes de
fer. La transition entre les périodes Jomon et Yayoi est caractérisée par de violents affrontement, les envahisseurs repoussant les populations indigènes grâce à leur technologie militaire très supérieure.
Vers cette époque, le
Wei Chih (les « chroniques chinoises » de la
dynastie Han font référence à la nation de Wo (ou «
Wa » en
japonais). Selon ce texte, Wa est alors « divisé en plus de cent tribus » et connaît de nombreuses perturbations et guerres durant près de 70 ou 80 ans. Environ 30 des communautés ont été unifiées par une reine-sorcière du nom de Pimiko («
Himiko » en Japonais). Elle envoie un tribut d'esclaves et de tissu à
Daifang en
Chine, établissant des relations diplomatiques avec le
royaume chinois de Wei.[/ltr]
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Antiquité
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Vers la fin du
ive siècle, le clan Yamato est bien installé sur la plaine de
Nara avec un contrôle considérable sur les zones environnantes. Il entretient des relations diplomatiques avec les
Trois Royaumes de Corée et les dirigeants chinois. Yamato est même assez fort pour envoyer une armée contre le puissant royaume de
Koguryŏ, qui domine à l'époque la péninsule coréenne. Le clan est plus fortement associé avec le royaume occupant le sud-ouest de la Corée,
Paekche, d'où vient la célèbre
épée à sept branches (shichishitō). La période féodale débute vers la fin de l'
époque de Heian, les
samouraïs devenant alors une force politique puissante.[/ltr]
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Période Yamato
Durant la
période Yamato, le Japon
Wa a des liens proches avec la
confédération de Gaya en
Corée. Gaya exporte d'importantes quantités d'armures de fer et d'armes vers Wa et il est même possible qu'il y ait un poste militaire japonais sur place. Bien que le
Nihon Shoki affirme que Gaya (« Mimana » en japonais) est une colonie ou du moins tributaire de Wa, la plupart des recherches rejettent cette affirmation dans la mesure où aucune mention dans le
Kojiki, plus ancien, ni dans aucune chronique coréenne. De plus, aucune preuve de présence japonaise à cette période n'a été trouvée.
En
552, le dirigeant des Paekche appelle les Yamato à l'aide contre ses ennemis, le royaume voisin de
Silla et son allié, la
dynastie Tang de
Chine. En même temps que ses émissaires à la cour Yamato, le roi coréen envoie des images de bronze du
Bouddha, quelques écrits bouddhistes, et une lettre glorifiant le
bouddhisme. Ces cadeaux provoquent une puissante vague d'intérêt des japonais pour le bouddhisme.
La
bataille de Baekgang (白村江) a lieu en
663. Le
Nihon Shoki raconte que le Yamato envoie 32 000 soldats et 1 000 navires pour soutenir les Paekche contre la force Silla-Tang. Cependant, les Paekche s'effondrent et le Japon se retire de Corée.[/ltr]
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Époque de Nara
Dans presque tous les sens du terme, l'
époque de Nara est le début de la culture japonaise telle qu'on l'entend aujourd'hui. C'est durant cette période que le Japon voit arriver le
bouddhisme, le
système chinois d'écriture, et la
cérémonie du thé. Pour la première fois, le pays est uni et a un gouvernement central, et la majeure partie des bases du système féodal sont mises en place.
Bien que beaucoup de la discipline, des armes, armures et techniques des
samouraïs des ères suivantes ne sont pas encore développée, l'embryon du guerrier féodal japonais naît à cette époque. Les archers montés, épéistes et lanciers se battent avec des armes peu différentes de celles des autres cultures du monde qui ont à cette époque le même niveau technologique.
Les disputes de succession prévalent ici, comme dans la plupart des périodes ultérieures, et l'époque de Nara voit aussi le premier
shogun,
Ōtomo no Yakamochi.
Époque Heian
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L'
époque Heian, militairement, consiste principalement en conflit et batailles entre clans pour le pouvoir et l'influence politique, essentiellement sur le contrôle de la succession sur le
trône du chrysanthème. La famille impériale lutte contre son contrôle par le
clan Fujiwara, qui monopolise presque exclusivement le poste de régent. Les conflits féodaux pour la terre, le pouvoir politique et l'influence cumulent lors de la
guerre de Gempei, entre les clans
Taira et
Minamoto, et un grand nombre de petits clans alliés à l'un ou l'autre. La fin de la guerre de Gempei, en
1185, amène le début de l'
époque de Kamakura et la fin de l'époque Heian.
Durant cette période, les
samouraïs sont encore surtout des archers, avant d'être des épéistes. Presque tous les duels et batailles débutent par des échanges de flèches avant que le combat singulier soit engagé, au sabre et à la dague.[/ltr]
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Japon féodal
Cette période est marquée par la fin des batailles organisées comme des tournois, remplacées par des clashs massifs de clans pour le contrôle du Japon. Durant l'
époque de Kamakura, le Japon repousse avec succès des tentatives d'
invasions mongoles, ce qui initie un changement vers des armées conscrites avec un noyau de samouraïs servant de force d'élite et de commandants. L'
époque de Muromachi est une brève période de paix, mais voit l'aristocratie traditionnelle perdre toute influence, celle des samouraïs ne cessant de s'étendre.[/ltr]
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Époque de Kamakura
Article détaillé : Invasions mongoles du Japon.[/ltr]
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Les
Mongols, qui contrôlent à l'époque la
Chine de la
dynastie Yuan, essaient à deux reprises d'envahir le Japon au
xiiie siècle}. Au début du mois d'octobre
1274, la
bataille de Bun'ei commence avec l'invasion de
Tsushima par une force combinée de Mongols et de
coréens. Le
19 octobre, un
typhon fait perdre un grand nombre de navires aux envahisseurs, et les troupes restantes se retirent. Sept ans plus tard, une seconde tentative est faite avec la
bataille de Kōan, mais une nouvelle fois, un typhon détruit de nombreux navires et les Mongols doivent à nouveau se retirer. Ces deux typhons sont nommés
Kamikaze, « vent divin ».[/ltr]
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Époque de Muromachi
Une expédition de la
période Chosŏn sous le commandement du général
Yi Jong-mu envahit
Tsushima le
19 juin 1419. À la suite de cette
invasion Ōei (du nom de l'
ère Ōeiau cours de laquelle elle se déroule), l'île Tsushima est placée sous domination coréenne jusqu'au milieu du xvi
e siècle. Une embuscade réussie des Japonais contre les Coréens est connue au Japon sous le nom de bataille de Nukadake (糠岳の戦い).
(Voir Invasion Ōei).[/ltr]
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Époque Azuchi-Momoyama
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Cette époque, dénommée d'après les cités-châteaux qui deviennent alors de plus en plus importants, est marquée par l'introduction des armes à feu, après les premiers contacts avec les
Portugais, et une complète disparition de la bravoure personnelle en tant que facteur déterminant d'une bataille. Durant la
bataille de Nagashino, en
1575, environ 3000
arquebusiers conduits par
Nobunaga Oda réduisent en miette la puissante charge de cavalerie « classique » des samouraïs du
clan Takeda. Après une série d'âpres batailles, les moines-guerriers bouddhistes (les
sōhei) sont extirpés de leurs domaines retranchés et redeviennent une simple autorité religieuse.
Le régent
Hideyoshi Toyotomi organise en
1592 une armée de 160 000 hommes et une marine pour une
invasion de la Corée, qui est alors sous la domination de la dynastie chinoise des
Ming (Bataille de Bunroku, 文禄の役). Bien que les forces japonaises remportent les premières batailles à terre, la marine japonaise est complètement dévastée par la marine coréenne, pourtant bien plus petite. De plus, la Chine fournit une aide militaire à la Corée, ce qui scelle la défaite du Japon. Après la mort de Hideyoshi, le
conseil des cinq régents qui lui succède ordonne aux troupes japonaises restantes de se retirer de Corée.
Ieyasu Tokugawa, l'un des régents, prend le contrôle de la majeure partie des forces du précédent dirigeant. En
1600, il remporte contre les autres régents menés par
Mitsunari Ishida la
bataille de Sekigahara et solidifie son règne. Il reçoit en
1603 le titre de
shogun, ce qui fait de lui le dirigeant
de facto du pays.[/ltr]
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Époque d'Edo
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L'
époque d'Edo est marquée par une paix relative sous l'autorité du
Bakufu et une politique d'
isolationnisme, qui durent jusqu'à la
révolution Meiji et la montée de l'impérialisme japonais en Asie qui en découle.
Deux événements militaires majeurs interviennent cependant durant les décennies suivant la
bataille de Sekigahara :[/ltr]
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La
guerre de Boshin (戊辰戦争,
Boshin Sensō), littéralement « guerre de l'année du dragon », est livrée en
1868 et
1869 entre le shogunat et les forces pro-
impériales. Elle se termine avec la défaite du shogunat et la
restauration Meiji.[/ltr]
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Époque moderne
Article détaillé : Histoire de l'Armée impériale japonaise. Ère Meiji
Établissement de l'armée moderne
En
1873, le gouvernement impérial vote la conscription et crée l'
Armée impériale japonaise. Les samouraïs perdent leur statut de seule classe militaire, non sans résistance.
Article détaillé : guerre sino-japonaise (1894-1895).Après une longue période de paix, le Japon se réarme en important des armes occidentales, puis finalement en fabriquant des armes conçues directement au Japon.
La
guerre sino-japonaise, en
1894 et
1895 est le premier conflit moderne majeur entre le Japon et une puissance étrangère, en l'occurrence la
dynastie Qing de
Chine, et a lieu dans la
péninsule coréenne, en
Mandchourie et le long des côtes chinoises.
Le
traité de Shimonoseki (下関条約,
Shimonoseki Jyoyaku), signé entre le Japon et la Chine, met fin à la guerre. À travers ce traité, le Japon force la Chine à ouvrir des ports au commerce international et à lui céder la partie sud du
Liaoning, ainsi que l'île de
Taïwan. La Chine doit aussi payer des indemnités de guerre pour un montant s'élevant à 200 millions de Kuping
taels. La Corée, à l'issue de la guerre, cesse d'être un pays tributaire de la Chine et tombe dans l'influence du Japon. Cependant, la plupart des gains matériels japonais de cette guerre est perdue à cause de la
triple intervention.[/ltr]
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Guerre russo-japonaise
Article détaillé : Guerre russo-japonaise.[/ltr]
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Durant la
guerre russo-japonaise (
1904-
1905), le Japon devient la première nation asiatique à remporter une guerre contre une nation européenne. Il devient aussi la première nation asiatique à signer un traité de défense mutuelle avec une nation européenne, l'
empire britannique.
La victoire japonaise durant la
guerre russo-japonaise de
1904-
1905 est le second cas dans l'histoire moderne où une puissance non-occidentale bat une puissance occidentale (la première étant la défaite de l'Italie en Éthiopie lors de la
première guerre italo-éthiopienne de
1885-
1896, et marque l'émergence du Japon comme une puissance militaire majeure, celui-ci ayant prouvé qu'il pouvait appliquer avec succès les technologies, discipline, stratégie et tactiques occidentales en situation de guerre.[/ltr]
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Ère Taishō - Première Guerre mondiale
En
1914, le Japon est un membre des
Alliés durant la
Première Guerre mondiale, et est récompensé en obtenant le contrôle des colonies
allemandes du Pacifique. Une force japonaise de 70 000 hommes tente d'envahir la Russie durant la
guerre civile russe, mais échoue et doit se replier. Un petit groupe de croiseurs et de destroyers japonais participe également à diverses opérations dans la
mer Méditerranée et l'
Océan Indien.
Ère Showa
Article détaillé : Expansionnisme du Japon Showa.Le Japon est la dernière puissance majeure à entrer dans la course à la colonisation du monde. Il envahit la Mandchourie en 1931, puis le
reste du territoire chinois en 1937. En 1940, c'est au tour de l'
Indochine française de subir l'occupation.
Soumis à un embargo sur le pétrole pour son refus de se retirer de Chine (à l'exclusion du
Manchukuo) et d'
Indochine, le Japon se lance alors dans la Guerre de la Grande Asie orientale après que le
Quartier-général impérial eut sanctionné l'
attaque de Pearl Harbor fin 1941. Sévèrement entravé par ses industries encore en plein développement, le Japon commence une guerre contre les États-Unis[/url] pendant la
Seconde Guerre mondiale avec moins d'un dixième de la capacité industrielle des États-Unis. Après une année de grande réussite en 1942 lui conférant le contrôle de l’Asie du Sud-Est, le Japon ne parvient pas à empêcher les Alliés de reprendre l'avantage. Son gouvernement belliciste refuse de voir le rapport de force et bien que ses partenaires de l'Axe soit défait ne capitule en 1945 qu'après les bombardements nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki, et la déclaration de guerre de l'URSS.
Le Japon n'a jamais plus participé à une guerre majeure en tant que combattant depuis qu'il a perdu la Seconde Guerre mondiale. Bien que le Japon reste une puissance militaire, des raisons politiques et idéologiques l'empêchent d'exporter son matériel militaire et d'avoir des armes nucléaires.[/ltr]
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Bibliographie
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- David M. Gordon, The China-Japan War, 1931-1945, Journal of Military History (janvier 2006) v 70#1, p. 137-82. revue historiographique des livres principaux.
- Bruno Birolli, Ishiwara, l'homme qui déclencha la guerre, Armand Colin/ARTE Éditions (octobre 2012).
- Le Japon Militaire, Jean-José Ségéric. éditions l'Harmattan, Paris septembre 2013, Modèle : (ISBN 978-2-343-00801-1)
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